Monsieur ou madame « météo » nous avertissent : « Attention, l’hiver n’a pas dit son dernier mot, ne vous réjouissez pas trop vite ! ». Pourtant, ça y est, le printemps me fait des signes crédibles !
Depuis ma terrasse à Chateauneuf du Pape, j’observe le paysage qui s’éveille.
Les premiers à se lancer sont les amandiers : ils commencent à fleurir. C’est encore discret, ça dépend de l’exposition au soleil, mais la sève est en route. Un indice qui ne trompe pas, c’est que la vigne s’est mise à « pleurer ». C’est ce qu’on dit quand la sève monte et se met à perler aux endroits de la taille.
Il n’y a plus ici de culture d’amandiers.Quelques-uns sont entretenus dans les jardins devant les maisons, mais la plupart sont des arbustes sauvages qui ont poussé au hasard, sur un talus, au coin d’un chemin, entre les haies de cyprès. Ils sont reconnaissables à leur floraison précoce et plus rose ; ils donneront des amandes non comestibles, parce que très amères.
Quand je regarde ce paysage, je me souviens de la houppette que ma mère utilisait pour se poudrer le visage. C’était une chose douce, délicate, duveteuse. Lorsqu’elle la tapotait, une brume rose et parfumée s’en envolait, qui m’émerveillait.
Les amandiers sont autant de touches délicates qu’une houppette de maquillage aurait déposées ça et là. J’envie les peintres qui savent reproduire cet enchantement.
Mon copain le « pipidu » s’est mis à chanter. Je nomme ainsi cet oiseau parce qu’il répète ces trois syllabes avec une belle énergie.
Les pigeons, tôt le matin, se font concurrence en se rengorgeant, de toit à toit, pour leurs révérences.
Et, la semaine dernière, une vingtaine de cigognes faisaient halte sur le clocher d’un village que je traverse, devant la population incrédule.
Je sais ce qui va bientôt m’arriver… ce sera comme tous les ans. Un prochain matin, je vais repousser dans mon placard le pull douillet et le pantalon confortable ; je vais mettre un petit chemisier, partir sans collant et… je vais attraper un rhume ! Je l’appelle « mon rhume du printemps ».
L’essentiel est que la magie printanière soit là. J’ai beau me sermonner : « Tu vieillis… des printemps, tu en as vu… » Eh bien non ! Je retrouve cette année encore la même sensation d’émerveillement enfantin et d’impatience joyeuse.
Pourvu que ça dure.
Lettres de ma terrasse.
Hi Audrey,
I just love your 'post' although I can't read a word of French.
Your photo's are lovely.
XOXO
JULES (Kristi's Mom)
Posted by: Jules Greer | 02/25/2011 at 01:57 AM
Hello Jules,
It is a pleasure to hear from you !
I know you and Kristie had a very good time toghether, and I am really happy for you two.
Thank you for your kind comment, we hope to see you soon!
Take care.
Posted by: Audrey | 02/25/2011 at 08:16 PM